Le jour où je courrai à 12 km/h

12« Ça doit être tellement bien de courir à 12 km/h« . Tel était mon discours il n’y a pas si longtemps que ça. 12 km/h, ça me semblait inatteignable, c’était THE allure. Presque un accomplissement en soit, genre « je fais un 10 bornes à 12 km/h et c’est bon, je peux mourir tranquille« .

Le commencement

Mon premier 10 km, c’était en 2011. Avec mon petit chrono-cardio Kalenji à 15€, je m’élance pour 53 minutes et 47 secondes d’effort. La joie à l’arrivée est incommensurable : « 11 km/, TU TE RENDS COMPTE ?!« . Je n’y croyais pas. A l’entraînement, j’avais peiné à boucler 10 km en 1H et là, BIM, 6 minutes de moins. La magie d’une course officielle… Les fruits d’un entraînement déjà vaguement structuré (un plan d’entraînement Kalenji si mes souvenirs sont bons).

Le déclic

Fin 2011, début 2012, je ne suis pas assidue. Et puis juin 2012, le déclic. Je m’étais promis de faire un marathon pour mes 25 ans. Ok, donc on va commencer par un semi, c’est plus sage. J’ai commencé à courir sans m’arrêter toutes les deux semaines.

Step 1 : -50′

Fin 2012, Téléthon de Roumare, je suis heureuse de finir en 51’07. L’objectif sub 50′ se dessine. Je décide de m’entraîner pour l’atteindre. Moins de 50 minutes, bon, ça commence à avoir de la gueule. Ça veut dire courir à 12 km/h bordel de m**** ! Je me choisis la course la plus plate de la région, je donne tout ce que j’ai, je gère mal mais j’y arrive.

Step 2 : … ?

2013, je suis en mode découverte. Semi-marathon, marathon, 20 km : je découvre. J’apprends à mieux me connaître, à me planter, à recommencer, à gérer mes allures. Je commence l’exploration de la palette dans un joyeux bordel, au grès de mes envies. Mais finalement, les objectifs sont flous.

Step 3 : Je veux courir VITE

C’est bon, j’ai fait le tour du truc. Je choisis de commencer par le commencement : le 10 km. Les collègues te disent « oh ça va, 10 km c’est facile pour toi« . Comme si on ne trouvait la difficulté qu’en allongeant la distance. J’ai choisi d’allonger l’allure. Et ce qui me semblait complètement surréaliste il y a quelques mois se matérialise : je vise 45′. 13,3 km/h … mais QUOI ?! Impossible, impossible …

Et puis je croise virtuellement la route de Mathilde, puis de Camille et de Marjolaine. Je me dis « pourquoi pas moi ?« . Et on y va. Et on s’entraîne. Et on fait des fractionnés qui font mal. Et puis bim, ça avance plus vite que ce que je pensais. En 4 petits mois : 47’3045’3043’57. Le voilà celui-là, le petit « 43 » que je n’avais MÊME PAS osé imaginer. 13,66 km/h. Je reste tranquille cependant hein, j’ai pas la prétention de penser que ce soit un chrono incroyable. Mais il l’est POUR MOI. Et maintenant, je vais chasser le 14 km/h. J’aimerais que vous compreniez bien ce que ça représente pour moi.

Je me souviens, il y a un an, quand je m’entraînais sur mon petit tapis de course : « houlala, petite folie, je vais le régler sur 14 km/h pendant 30 secondes, ça va pulser« . Tout ça pour vous dire à quel point ce qui me semblait complètement FOU il y a peu de temps commence sérieusement à effleurer mon esprit.

Step 4 : Jusqu’où aller ?

Je crois que j’ai vraiment gagné à me concentrer sur une distance, à me donner à fond dans la vitesse. Mais si je vous écris tout ça, ce n’est pas SEULEMENT pour me la raconter. C’est aussi parce que je mesure l’importance du mental là-dedans. Pas dans le sens « tenir la douleur le jour J » mais dans le sens, prendre conscience du « moi aussi, je peux le faire ». C’est bateau à mort mais je le ressens vraiment : le fait d’y croire, de ne pas penser que c’est réservé aux autres … Rend les choses réalisables.

Autorisez-vous à y croire !

Donc je n’ai qu’une chose à vous dire :

TRY

48 réflexions sur “Le jour où je courrai à 12 km/h

  1. Ah c’est fort ça : j’ai couru mon premier 10 km en 53 minutes aussi ! ^^

    Je valide à mort le paragraphe « Step 4 » ; à relire les jours de baisse de moral runnesque !

    Bravo pour ta progression. On a beau se suivre de près, tu es un modèle pour moi. 🙂

  2. Waou !! La grande classe ! C’est vraiment motivant de voir ton niveau ! Ca me donne envie de me lancer dans les fractionnés tiens…
    Ton parcours est vraiment impressionnant en si peu de temps en tout cas ! Running Suckkss, une source d’inspiration 🙂

    • Aaah les fractionnés, on y prend goût tu sais ?! A force d’en faire, on s’ennuie un peu sur des footings tout simples. Mais surtout, j’ai tendance à penser que c’est une vraie clef pour progresser ! Bon courage à toi si tu t’y mets 😉

      • Ouais l’idée de les faire commence a germer, je sens que je vais bientôt m’y mettre! Sinon je tenais à te dire que j’ai couru 5,5km ce soir à un rythme de 10, 3 ce qui est une première, mon rythme se situant d’habitude entre 8 et 9, 5. Et cette motivation je la tiens de ton article que je suis en train de commenter!! 🙂
        Je touche su doigt mon objectif de moins d’une heure sur 10km hehe

      • Claaaasse ! Ça avance, ça avance ! C’est même une grosse marche que tu viens de franchir. Et tu sais, ça me fait trop plaiz si ce que je raconte peut participer un tooooout petit peu à te booster ! Go girl !

  3. Tellement d’accord. On progresse vite si on s’y met vraiment et si on y croit. Je pense réellement qu’au départ on perd beaucoup de temps à croire que tel pace, tel temps sont hors de portée. On se met des freins tout seul. C’est normal aussi, car on ne peut pas savoir exactement ce qu’on vaut et il faut tester. MAIS, si on partait plus positif, on progresserait plus vite.

    J’ai un peu la même réflexion que toi, en ce moment. Je regarde mon « easy pace », et je pense à mes premiers runs. Je pense aux « paces de FOOOUUU » que je lisais sur les blogs de running en me disant : « purée, elles sont TROP fortes ces filles ! ». Je pense à mon entrainement pour mon premier semi-marathon, à l’hiver 2011-2012, que je voulais faire en 2h. Je me souviens précisément du pace sur lequel je m’étais basée (9:06 min/mile). Ca me paraissait énorme… Et, maintenant, 2 ans après, un pace pareil, c’est même pas mon premier mile d’un easy run.

    Et puis, mon optimisme refait surface (c’est de l’ironie), et je me dis qu’il va bien y avoir un moment où je vais atteindre un pallier… on ne peut pas progresser indéfiniment… enfin, moi, ça me dérange pas de progresser encore et encore. J’irais papoter avec les Kényans 😉

    • Mais ouais c’est exactement ça et c’est assez exaltant, profitons-en héhé ! On m’avait dit qu’après, effectivement, on progressait plus par « paliers ». Du coup il faut s’y préparer parce que l’enjeu sera de ne pas se décourager malgré les « récompenses » moins énormes et/ou rapides. Faudra être (encore plus) persévérantes …
      Mais, pour l’heure, soyons follement optimistes, ça ne fait pas mal ! Tu embrasseras les Kenyans pour moi ? ^^

    • C’est un super objectif et je suis persuadée qu’en t’entraînant bien, tu vas l’atteindre ! En fait, c’est la seule chose qui compte je crois : voir qu’on avance. C’est pour ça qu’on continue à courir 🙂

  4. Oublie le 14. enfin, garde le. Mais ça n’est pas une limite. C’est une étape.

    Quand tu me dis « sub 40, ça a de la gueule ». 15km/h. Oui mais en fait. Aussi prétentieux que ça soit. Les 15km/h… Je ferai pas péter du champ ou un méga article, même si ça fait passer dans un autre groupe il paraît. Je m’en fous des groupes. C’est peut-être une limite « haute » physiologiquement pour moi, oui, ça se trouve je plafonnerai juste après. Mais ça reste une vue de l’esprit ces vitesses. Ca m’excite plus tant que ça. Depuis que je me suis pris à faire péter une GROSSE limite histoire de voir venir pendant des années. Pour faire 3h au marathon. Il faut au max courir sur 10 en 38′. Donc 40… C’est une étape. Je ne vois plus ça comme un objectif, mais une étape. A la limite, j’y perds un peu en plaisir en passant ces barres. Peut-être. Mais ça m’évite peut-être aussi de voir ça comme des trucs si difficiles. Le 45′ je l’ai pas vu passer, ça m’a fait ni chaud ni froid. J’espère faire pareil avec le 40. Le passer, une petite bise, bonjour au revoir. Passons à la suite. Oublions les chiffres qu’on se mettait dans la tête avant.

    • Oh je crois que j’aime bien quand même … Le plaisir de passer ces étapes. C’est vrai que là tout de suite, je vois pas APRÈS 14. Mais parfois, dans des élans d’optimisme effréné, je me prends à rêver de chronos VRAIMENT canons de chez canons et je me dis « pourquoi pas » ? Mais step by step. Après, ton approche est assez (tu me passeras l’expression) « couillue ». Et si ça ne passe pas ? Tu vas me dire, on dit souvent que c’est pas la destination qui est belle mais le voyage pour y arriver. Mais quand même, 2h57 quoi. Ce serait pas mal que tu y ailles.

  5. Quelle évolution, et surtout quelle vitesse ! Vitesse en absolue, celle à laquelle tu arrives maintenant à grimper, mais vitesse de progression surtout, les trois chronos que tu donnes ne sont espacés que de peu de temps, et pourtant quel bon en avant !

    C’est un très bel exemple que tu nous montre, tu progresses par petit objectifs successifs, et le katorzaleur est la suite logique de tout cet enchaînement.

    Encore Bravo Manue, je me répète et je rabâche, mais vraiment c’est beau ce que tu fais, tu te fais plaisir dans ta passion et tu progresses, que demande le peuple 😉
    « Autorisez-vous à y croire ! » …

    • L’importance du psychologique là, je le ressens très bien, mais vraiment. Enfin, on a déjà eu cette conversation, TMTS ^^ ! Moi j’ai hâte de voir le moment où tu me rattraperas en grandes enjambées … Ça me fera jamais autant plaisir de me faire doubler 🙂

  6. Oui, mais par contre, non sur un truc : tout le monde n’a pas les mêmes limites. Exploser ses limites mentales ne suffira pas à faire d’un lent un rapide. On peut tous s’améliorer, oui, mais pas tous se rendre au même endroit, même en partant du même départ…Il faut quand même que tu réalises que, sans entraînement, tu faisais déjà un 1er 10km « rapide » par rapport au contexte. En tout cas, je te souhaite de progresser encore et de savourer, et de ne pas t’attrister lorsqu’un jour tu atteindras « ta » limite, où qu’elle soit. Ne pas faire reposer toute sa confiance dessus, quoi. Mais bon, je pense que tu sais 😉

    • Je n’ai jamais dit que tout le monde avait les mêmes limites. Et d’ailleurs, l’allure qui nous fait plaisir n’a aucune valeur en soi. 14km/h, ça me fait rêver mais c’est un allure de footing pour plein de gens. C’est pas ça qui compte. Je sais bien que je ne pars pas du fond du peloton. 8 ans d’athlé en club, une carrure plutôt sportive, c’est plus facile pour moi que pour d’autres. Mais le mécanisme psycho du « moi aussi je peux avancer » est le même pour tous. Après, je reste persuadée qu’on n’est pas par nature « un lent » ou « un rapide ». Qu’il y a quelques facilités à la base mais aussi (et surtout) beaucoup de travail.
      Après, cette fameuse limite … Vaste sujet que je laisse à la Emmanuelle-du-futur. Je suis sûre qu’elle saura gérer.

      • Il y a des « caisses » avec plus de marge de progression que d’autres. L’intérêt et le seul (pour moi) c’est de progresser à l’intérieur de sa propre fourchette. Point barre quoi…Après, j’insistais surtout sur le fait que toute cette euphorie au final est aussi très illusoire et dangereuse si l’on base son estime de soi sur ces qualités uniquement. Le fait que notre qualité intrinsèque ne repose pas que sur des perfs et des chiffres. C’est peut-être une lapalissade mais c’est bon de se le rappeler quand on est dans la course aux RP, je trouve. En tout cas moi j’y pense souvent 🙂

    • La course à pied, c’est un loisir, une passion et ça se limite à ça. Perso, mon estime de moi, elle vient pas de là, pas du tout. Je m’entends plutôt bien avec moi-même globalement et ça n’a rien à voir avec le fait que je progresse en CAP (ou pas, d’ailleurs). En revanche, le progrès a sans doute un lien avec le fait que je me sente plutôt bien dans ma peau.

    • Ça se défend ^^ ! Peut-être que tu t’es mis des « étapes » mentales ? Du style  » je ferai un semi-marathon quand j’aurai passé tel chrono sur 10″ ? C’est une manière d’avancer. L’important est de trouver celle qui nous stimule je pense …

      • C’est surtout que faire un semi à 80% de sa VMA, à 09km/h ça dure plus longtemps d’à 10km/h… et donc du coup, c’est plus dur…
        Par exemple mon copain fait un 10km en 55′. A même % de VMA il court donc moins que moi et arrive (un peu) plus frais.

  7. Pire : la sensation de vitesse, de vol, de légèreté, de maitrise ça fait hurler la vie bouillonante en soi. T’as pas fini de te faire plaisir. En tout cas c’est tout le mal qu’on peut te souhaiter.

  8. J’ai couru mon 1er 10km en 1h donc pas de sensation de vitesse (:p) mais bon je ne m’oriente pas dans les épreuves sur route..En espérant quand même un jour essayer de faire un temps un peu sympa sur 10km (entre 50 et 52 minutes pour moi). Je voulais te féliciter pour ton -45′ au 10km, bravo ! Un objectif de plus atteint, c’est vraiment super.

    • Y’a pas de raison que tu ne parviennes pas à cet objectif, tu es toute jeune, tu as tout le temps de la progression ! Après, t’es plutôt branchée trail donc j’imagine que tes gros challenge sont ailleurs … (Mont-Blaaaanc par exemple ^^). Mais merci, en tout cas 🙂

  9. Bravo pour ta progression, t’es un sacré modèle pour les petites coureuses comme moi qui débutent les compétitions 🙂 ! Un grand bravo, comme quoi à force d’entrainement on y arrive! Mon premier 10km je l’ai bouclé en 50’53 et j’ai hate de recommencer.

  10. Ne boude pas ton plaisir à passer les étapes. Et ne te fixe pas de limite. Au-delà du temps, il y a d’autres limites que tu peux être amenée à surmonter à travers ta pratique de la course à pied. Et les aventures de la vie font que des étapes passées, tu peux aussi dégringoler et être amenée à les repasser. Mais maintenant tu connais et surtout tu te connais mieux. En fait, quand je lis ton récit, je me dis que t’as déjà gagné !

    • Oui, les étapes franchies sont un vrai plaisir que je n’ai pas envie de « gâcher ». C’est déjà super agréable de regarder un peu le chemin déjà parcouru et d’imaginer en parcourir encore autant !
      C’est ce que j’aime bien en CAP : on perçoit très bien qu’on avance.

  11. Hello,
    Je fais parti du RVD tout comme Cédric. Il m a refilé le virus de ton blog lol très sympas à lire !’
    Si tu veux courses vraiment plate pour péter un temps je te conseille romilly sur andelle dans le 27. Il a 5 et 10 km le 15 décembre le même parcours que la nocturne qui est label ffa (distance garantie pile poil).

    Bon entraînement !! Ça va le faire 🙂

      • En courant !! Ça ne s’invente pas héhé ! J’ai loupé une bordure et crac, la cheville s’est tordue. Je vais voir le doc cet aprèm pour chopper quelques conseils et m’assurer que tout va bien. A priori elle est bénigne mais comme je sais que ça a tendance à revenir ces petites bêtes là … Je préfère être prudente.

  12. Merci pour billet plein d’humilité et qui je pense résume bien les pensées des runners.. S’entraîner avec des chronos en tête et les pulvériser à force d’entrainement… Comme toi je suis surpris de ce qu’on arrive à faire, et encore, moi je suis feignant par rapport à toi 😉 Prompt rétablissement en tout cas et à 2014 pour de nouveaux objectifs…

  13. mince soigne toi bien!! la mienne je l ai mal soignée et du coup ma cheville reste un peu raide. Un coup d’ostéopathe est prévu dans quelques semaines pour déverrouiller.

    La course de Romilly sur andelle revient en Nocturne en Avril.

    A bientôt sur une course ou sur blog. Continue comme ça !!!

  14. Pingback: Ma petite sélection d’articles d’autres runners (Décembre) | Face au vent

    • Hé bien, ça dépend de ce que tu veux faire ?! Allonger les distances ? Gagner en vitesse ?
      Y’a deux fondamentaux : 1. apprendre à courir lentement (70% de ta fréquence cardiaque maxi) et dédier un bon 70% de ton volume d’entraînement à cette allure 2. fractionner pour courir plus vite !
      Ensuite, tout dépend de tes objectifs 🙂

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